Un si long chemin, environ un chemin qui dura 50 ans. Marchant toujours et encore, ne prenant pas garde aux personnes autour, juste marcher encore et toujours. Le ciel était toujours d'un bleu foncé intense, il devait être environ 4h du matin, peut-être plus. La montre n'était pas le favoris pendant les voyages. Voyager tranquillement, même si cela deviens quelque chose de très long, juste voyager. Un vent frais, des sons d'animaux inconnus, de nombreux arbres: Voilà la sensation basique. Le paysage était le plus souvent le même, des arbres, de l'herbe, des voitures... Pourquoi cette invention humaine est venue tout gâcher? Revenons au principal... Marcher était le plus important, la fatigue ne ce montrait pas du tout, même au bout de 50 ans de marche. La faim n'était pas une particularité ni une nécessité, la soif par contre était primordial. Les rencontres ce faisait rare, en même temps cela n'était pas quelque chose d'important. Une si longue route... Pourquoi cela était-il si long? Plus de la moitié d'une vie humaine avait été déjà passée en marchant. Alors pourquoi c'était si long? Pourquoi trouver ce que l'on cherche devient si pénible? Toutes ces questions en tête, cela devenait de plus en plus dérangeant. Il fallait que tout cela s'arrête, que l'ambition de toute une vie trouve enfin sa voie. Peut-être que chercher n'était pas la bonne solution? En même temps, "chercher" est un grand mot. Le mot le plus approprier était bien "ce laisser conduire", oui c'était le mot le mieux pour expliquer cette situation. Après tout que faire pendant 50 ans que ce laisser conduire? Le destin? Non ce n'était pas cela... Quelque chose dérangeait, mais qu'était-ce donc?


Bref, une personne cherchait juste l'endroit le mieux adapté pour y vivre. Cela était assez dur à trouver de nos jours. Ayant parcouru beaucoup d'endroits, 50 ans... C'était vraiment beaucoup pour trouver un endroit, surtout à pied. Cette rude tâche était quand même nécessaire, pour le bien d'un être pas tout à fait comme les autres. Cette journée était peut-être la dernière... Ou peut-être pas... Dans tout les cas, cela mettait trop de temps, ne pas avoir d'endroit où vivre chaque jour était d'un ennui total, c'était devenu un besoin primaire... Si vivre était la première option, il valait mieux que cela s'accompagne d'un logement décent. Tout ce qu'il y avait à dire était fait, revenons plus précisément sur cette journée ci.


Il était maintenant environ 7h du matin, la lumière du soleil commençait à éclairé faiblement cet endroit, mais rapidement tout serait éclairé décemment. Un long mur faisait face, ne sachant que dire de ce mur à part que celui ci était immense. On n'en voyait même pas la fin... Arrivant enfin devant quelque chose d'étrange... Qu'était-ce donc? Un grillage? En regardant de plus près ça ne pouvait être que ça. Mais que cachait ce grillage aussi immense que ce mur? Bizarrement quelqu'un s'approcha, une personne peu banale, et le grillage s'ouvrit. Scrutant de près, on pouvait voir écrit "Pension Shiinu". C'était donc un endroit qui accueillait sûrement plein de monde, en particulier des humains. Cela ne valait donc pas la peine de s'y intéresser. Pourtant une grande envie d'y rentrer était là...


S'arrêtant donc en ce posant sur ce grand mur, regardant des gens y entrer et y sortir. A quoi pouvait servir tout ceci? Une envie de plus bouger était vraiment là, comme si cet endroit pouvait être le bon, mais comment en être sûr à 100% ? Tel était la question la plus complexe de cette misérable vie. Mais comment pouvait-il l'être d'un autre côté? On ne connaissait rien de cet fameuse "pension", cela devait sûrement être très morbide. Ne voulant pas vraiment s'adresser à quelqu'un, restant juste là à regarder ces gens passer et re-passer ainsi sans aucunes raisons apparentes.


Chiikura resta donc posé comme ça sur ce mur un très long moment, habillé de son fameux costume, comme on pourrait interpréter comme un colsplay, un de domestique ou serveuse. Son regard n'était pas doux, mais pas dur non plus. Elle ce contentait de regarder ainsi les passants, ne voulant pas adresser la parole à l'un d'entre eux. Quand elle verra la personne "idéal", enfin selon sa théorie, elle lui parlera. Bras croisés, elle avait attendu pendant 50 ans, alors attendre quelques heures ou jour de plus ne tuera personne en quelque sorte... La lassitude, juste cela et rien d'autre. Prenant son sac dans sa main, fouillant un peu et sortit un manga. Toujours posé contre le mur, ne préférant pas s'asseoir, elle commença à bouquiner. Après tout, elle serait peut-être aussi capable de "sentir" quand la bonne personne ce présentera. Mais si une personne lui adresse la parole, peut-être qu'elle essayera de soutirer quelques informations sur cet endroit. Yeux rivés sur le manga, ne pensant plus à rien à part sur l'histoire intéressante que procurait cette lecture. Quand le manga fut fini, enfin le tome, elle ce contenta de prendre la suite de ce même manga. Elle ce concentra donc plus pour l'instant sur autre chose. Comme dit plus tôt, attendre ne tuera personne.

7 heures du matin. Le supplice avait enfin pris fin. Ami avait encore passé une nuit d'horreur, comme toujours. Marchant lentement vers la pension, elle tentait d'ignorer les images de la nuit qui lui revenaient en mémoire. Elle laissa s'échapper un soupir las. Elle avait enfilé sa tunique froissé et son pantalon noir qu'elle avait laissé au pied du tronc avant que la pleine lune apparaisse. Ses jambes étaient endoloris, et sa tête lui faisait mal, comme tous les matins. Elle se dirigea vers les grilles de la Pension, et s'aperçut que pas mal de monde entrait et ressortait. Elle hésita donc a passer par là. Mais n'ayant pas envie de faire tout le tour des grands murs qui entouraient la Pension, elle se résigna. Elle ignorerait les gens qui lui poseraient des questions. Elle reconnut plusieurs personnes qu'elle avait déjà vu, ou à qui elle avait même déjà parlé. Elle se passa rapidement sa main dans ses cheveux mauves emmêlés, et les noua rapidement en une queue basse, d'ou s'échappait encore quelques mèches rebelles. De tout façon, il était encore tôt, et, lorsqu'elle serait dans sa chambre, elle aurait le temps de prendre une douche. Peut-être même de faire un sieste. Mais, elle ne savait pas pourquoi, elle était énervée, et doutait d'arriver à s'endormir. Enfin, elle verrait ça plus tard.
Mais une vision retint son attention. Une vision, tout autant qu'une "odeur" qu'elle n'avait jamais sentie. Une présence étrangère. Une jeune fille se tenait adossé contre le mur, tout près des grilles, ne semblant prêter attention à personne. Mais Ami avait l'intuition qu'elle n'était pas humaine. Peut-être une nouvelle arrivante ? Mais alors, pourquoi n'entrait-elle pas ? Ses cheveux, gris clair, ou plutôt argentés, reposaient en deux nattes sur ses épaules, attachées par deux rubans verts. Ses yeux brillants étaient bleus nuits, faisant étrangement penser au ciel. Et surtout, elle portait une tunique, comme un cosplay, de serveuse, ou domestique. Intriguée, la jeune fille s'approcha discrètement. La fille lisait un manga. Ne sachant que faire, si il fallait la déranger dans sa lecture ou non, Ami resta simplement devant. Elle savait qu'elle devrait plutôt regagner sa chambre, mais, curieuse, elle finit par demander :

Excuse-moi... Tu lis quoi ?

Elle préféra ne pas demander si elle faisait partie de la Pension ou non. Après tout, peut-être s'était-elle trompée, et ne l'avait simplement jamais vue... Il y avait tellement de monde, là-dedans...

[ Merci :3 C'est gentil !! Je vais la mettre dans quelques instants ^^ ]


Toutes ces personnes qui entraient et sortaient... Quasiment personne ne passait le long des murs, s'en fut une bénédiction. Le temps passait encore plus lentement que quand il fallait marcher. Il y avait surtout des étudiants qui passaient, de banales personnes qui semblait pressés. Le ciel était toujours de son bleu clair, le soleil rayonnait tout sur son passage, la lecture n'en était que plus claire. Par contre, la lecture ce fut rapide, plusieurs tomes empilé dans un sac faisait l'affaire. Quand ce sera en rupture de stock dans le sac, il faudra ainsi lever les yeux et trouver quelqu'un, n'importe qui. En attendant, la lecture était toujours la première occupation. Une personne observait de loin, ne levant pas un seul instant les yeux de son manga, attendant que cette personne s'approche ou non. Les personnes autour ne prenait pas compte de cette personne adossée au mur habillée en serveuse/domestique. Cela n'était pas plus mal, pourquoi quelqu'un devrait se soucié d'une autre personne? Ce n'était tout simplement que futilité.


Comme elle était très patiente, lever les yeux ne serait que perte de temps. N'étant pas vraiment distraite de cette nouvelle présence qui l'observait. C'était sûrement une personne trop curieuse de savoir pourquoi Chiikura était vêtu ainsi. Quand la personne fut assez près, elle s'adressa donc et demanda le nom de cette longue lecture attentive. Ne relevant pas la tête une seule fois, ce contentant de lever le manga et retirer sa main du titre. On pouvait y lire "Kyo", étant déjà au tome 10, cela l'ennuyait d'être ainsi interrompus. L'histoire n'en était que plus intéressante, reprenant donc pour de bon sa lecture, ne s'adressant pas à cette personne. Après tout si elle voulait perdre son temps à lui parler qu'elle le faisait. Peut-être lui répondrait-elle à un moment ou à un autre. Sentant le vent venir caresser ses cheveux et le soleil continuer à illuminer tout cela. C'était une assez chaude journée, être habillée de cette façon en était en quelque sorte profitable.


Toujours personne d'intéressant en vue, enfin de senteur. Il faudrait bien qu'à un moment ou à un autre rentrer dans ce fichu endroit pour savoir ce qu'il avait de spécial... La personne devant pourrait peut-être l'aidée, mais préféra attendre encore quelques instants. Peut-être à la fin du tome? Ou peut-être un petit peu après... Comme dit plus tôt, la patience était quelque chose de naturel et donc rien ne pressait. Tournant les pages de temps à autres, l'histoire commençait à devenir ennuyeuse, ou c'était tout simplement la faute de cette personne qui restait devant à attendre une certaine réponse? Soudainement, il y eu moins de lumière, levant enfin les yeux pour voir ce qui ce passait, apercevant un nuage. Elle ce contenta de soupirer et ferma son bouquin d'un geste brusque. Ainsi daignant regardé enfin la personne devant elle, Chiikura analysa en quelque instant la jeune fille qui ce trouvait devant elle: habillée de manière banale, bien qu'un peut froissé les vêtements. Des longs cheveux mauves attaché en queue de cheval. Bref, c'était une personne comme on pouvait en voir un peu partout... Chiikura décida enfin de lui adressée la parole, elle la regarda donc dans les yeux et lui dit:


"C'est quoi au juste cet endroit?"

Juste cette question l'intéressait, pour l'instant rien d'autre n'avait d'importance.

La fille était toujours plongée dans son manga, mais un petit air agacé était peint sur son visage encadré par des cheveux gris. Elle tournait les pages de plus en plus vite, ne faisant que les survoler du coin de l'œil. L'air s'assombrit d'un coup, ce que la fille perçut immédiatement, preuve qu'elle n'était plus immergé dans l'histoire. Un nuage gris s'était placé devant le soleil, empêchant celui-ci de diffuser sa lumière bienfaisante. La personne en face poussa un soupir, mécontente, et referma son manga brusquement. Plongeant ses yeux étranges dans ceux d'Ami, elle dit d'un ton neutre :

C'est quoi, au juste, cet endroit ?

Sa voix n'était ni douce, ni sèche, plutôt feutrée. Ami eut un petit sourire.

Bonjour. Je suis Ami Kasane.

Elle laissa ensuite un petit temps, puis répondit enfin à la question de la jeune fille.

Relevant la tête, et constatant que le soleil avait réapparu, elle poussa un soupir de lassitude et s'adossa au mur de pierre, à côté de la fille.

Et tu t'appelles... ?

La personne ce présenta avec un sourire, ce n'était pas ce que voulait Chiikura. Ce qu'elle voulait oui c'était une réponse, qui ce fit un tout petit peu attendre pour être enfin dites. Devrait-elle répondre à toutes ses questions stupides, c'est cette question qu'elle ce posa en premier. Laissant un peu de suspense à sa, peut-être, future réponse. C'était donc une pension, cela ne l'étonna pas pour autant. Peut-être cet endroit serait bien? Ne sachant que trop faire, pour l'instant elle décida de répondre à cette fille.

"T'en fait partit?"

C'était pas vraiment une des réponses que l'autre fille aurait sûrement voulu, mais Chiikura n'était pas du genre à répondre tranquillement aux questions d'inconnus qui venaient comme ça dérangé la lecture d'autres personnes. Plutôt de genre dominant, ces questions était en quelque sorte, dans son esprit, les plus appropriées. Scrutant la personne qui c'était ensuite mise à côté de Chiikura, voyant bien qu'il y avait une certaine différence avec les autres personnes qui allait et venait dans la pension. Cela ne la dérangeait pas de posée la question, et encore moins si à celle à qui elle est posée ne répond pas. Enfin bref, elle regarda le ciel de plus bel pour voir que le soleil était réapparu.

"Ne me dis pas que c'est une genre de pension où les principaux pensionnaires sont 'normaux'... Ce serait vraiment mal pour eux si je viens ici..."

Pendant un court instant le passé refis surface, mais juste un court instant.