16h30
Inari arpentait un des couloirs de la pension dans le but d’apprendre à connaître son nouveau lieu de vie. Normal. Qui dit nouveau pensionnat dit visite obligatoire ! La demoiselle n’aimait pas trop ce moment. Prendre ses repères dans un lieu si grand , qui plus est , plein de monde , prenait parfois du temps. Les odeurs qui l’entouraient, la forme des bâtiments , les visages, les voix. Rien de tout cela ne lui était connu. Elle nageait dans un lieu qui lui paraissait hostile car étranger. A tel point qu’elle ne voyait pas des yeux mais des visages sombres.

Faut vraiment que je trouve un point d’attache… je vais vraiment finir par me perdre sinon…

16h35
La jeune Otaru se glissait difficilement vers un des murs du couloir. La foule rendait tout déplacement plus difficile. Surtout que la miss n’est pas très grande. Dur dur de se frayer un chemin ! Elle finit tout de même par l’atteindre. S’adossant le long de la paroi , Inari regarda autour d’elle. Un sourire se dessina sur ses lèvres. C’était la première fois qu’elle voyait des personnes « spéciales » comme elle. Cet environnement bien qu’inconnu présentait peu à peu un peu plus d’intérêt pour la donzelle.

16h37
« Aïe !! » Inari fut poussée en arrière alors qu’elle reprenait sa balade. Une brute l’avait percutée et faite tomber sur les fesses. L’adolescente se releva, frottant son derrière douloureux. La foule autour d’elle semblait s’être immobilisée.

«  Rah ! Mais fais attention quand tu marches ! Tout le monde ne se pousse pas à ton passage. »

Relevant les yeux, Inari aperçu une petite plaquette brillante sur le torse de l’homme qui l’avait ainsi bousculée. « professeur ». Le rouge monta aux joues de la demoiselle. Cette dernière fit une révérence en s’excusant profondément. L’homme acquiesça et continua son chemin , l’air pressé. La foule silencieuse se mit à émettre un rire. Tellement de bouche moqueuse autour d’elle. Ce rire s’apparentait presque à un grognement monstrueux. La jeune Otaru se redressa et repris sa marche, faisant de grands pas pour s’éloignée , honteuse.

Ça commence mal … vite filons…

16h39
De grande enjambées , la demoiselle s’éloignait , espérant ne pas être suivit.

Sa fuite avait l’ai réussie , jusqu’au moment où la demoiselle perçu des bruit de pas rythmés de la même façon que les siens. Cela inquiéta un peu Inari qui garda la tête haute et continua sa route sans se retourner. Le couloir devenait de moins en moins peuplé au fil des mètres. Il ne resta bientôt plus que la jeune Otaru et son ou sa suivant(e). L’inquiétude d’Inari grandit encore , d’autant plus que les pas provenant de derrière accéléraient encore et encore , s’approchant dangereusement. La personne qui pourchassait la neko arriva finalement à la doubler. A ce moment là , Inari se stoppa net et ferma les yeux , comme pour éviter une quelconque action hostile. Là , trois syllabes désignant son prénom résonnèrent. Les yeux rouges se rouvrirent.

Un visage choqué et souriant. Familier qui plus est. Hikaru. En effet, elle le connaissait. Cette simple constatation permit à un sourire de se glisser sur le visage surprit de la demoiselle. Cela la changeait des rires moqueurs d’il y a deux minutes.

« mais … Excuse moi , tu dois confondre avec quelqu’un d’autre… Je ne connais pas d’Inari … »

À ces mots, la neko c’était tournée vers son ami. Ça mauvaise blague prit fin lorsqu’elle se jeta sur lui , de joie.

« Hikaru ?!?! Je ne savais pas que tu étais ici ! Quelle surprise, je suis contente ! »

Elle le croyait en Island et le voilà qui étudie dans la même pension qu’elle. La neko retrouva son sang froid et se racla la gorge. S’excusant de sa mauvaise blague ainsi que son excès de joie , la demoiselle reprit calmement :

« Je viens tout juste d’arriver. Mais quelle coïncidence ! Ça promet , j’en suis toute excitée ! »

Le couloir était silencieux malgré ces retrouvailles pleines d’émotion. Lors des vacances passées ensembles , il leur était arrivé beaucoup de choses , des anecdotes marrantes à raconté, des peurs effroyables et des nuits sans fin à bavarder de leur vie sentimentale. Hikaru était pour Inari comme un frère , un confident , un ami , un compagnon d’aventure…

« Nombreuses furent les conneries faites ensembles …. Et nombreuses sont celles qui viennent ! »

La jeune Otaru fit un large sourire. Une idée derrière la tête ? Comme d’hab. ! Elle regarda un cours instant autour d’elle. Un couloir normal , comme beaucoup dans cet établissement , à priori. Le silence ce réinstalla. La neko tourna le dos à son ami , se dirigeant vers le mur , la queue virevoltant dans l’air. Une fois devant la paroi, elle resta immobile un instant. Une sonnerie stridente retentit. La jeune Otaru retourna vite auprès de son ami. Ses lèvres remuèrent. Disait-elle quelque chose ? Sûrement , mais le son de sa voix était largement couvert par la « sonnerie incendie ». Se voyant incomprise, Inari prit la main de son ami tout juste retrouvé et se mit à courir , continuant le chemin fait jusque là.

De grandes enjambées les éloignèrent rapidement. 10 , 20 , 30 mètres. La neko s’arrêta là. Une montagne c’était dressée devant lui, ou plutôt , un prof. Inari fit un pas en arrière, lâchant la main d’Hikaru , désemparée.

Zut … faut faire quelque chose …

La pseudo inconnue lui sourit et répondit qu’elle ne connaissait pas d’Inari, pendant quelques secondes Hikaru resta bouche bé, la ressemblance avec cette fille était frappante, il était sur le cul qu’elle affirme cela… Surtout que son sourire inspirait une joie de le voir, il ne comprenait pas. Ce gros doute s’envola aussitôt lorsque la jeune fille se jeta sur lui. Il se sentit con d’avoir cru ne serait ce que l’espace de deux secondes que ce n’était pas elle… Elle l’avait bien eut ! Elle semblait pleine de joie de le voir. Ce qui fit sourire le jeune homme. Il était ravi de voir un visage connu mais surtout quelle surprise !

« Tu l’as dis ! T’es vraiment la dernière personne que je pensais voir ici ! »

Inari semblait bouillonner d’excitation, il la reconnaissait bien là, toute excitée. Elle lui dit qu’elle venait d’arriver. Elle aussi était encore sous le choc de cette rencontre imprévue. Une coïncidence ? Peut-être bien, mais vraiment une énorme alors.


« C’est le destin » Dit il sur on ton théâtrale, puis il laissa échapper un petit rire suite à ces paroles stupides. Il aimait bien tout remettre sur le destin bien qu’il n’y croyait absolument pas. Toute cette excitation allait bientôt exploser, Hikaru le sentait venir. Il y avait une certaine malice dans son regard, elle préparait certainement quelque chose.

Bon… Les cours ce sera pour une autre fois !

Pensa le jeune homme, c’est sûr, qu’après avoir retrouvé sa soit disant sœur, il n’avait absolument pas envie de se faire chier en cours… Inari recula, face au mur. Hika se demandait pourquoi elle lui tournait soudainement le dos, mais il eut vite sa réponse lorsqu’il entendit la sonnerie incendie retentir. Elle avait osé ! Non ? Et bien si… Elle commençait fort la nana, à peine arrivée, déjà à foutre le bordel dans son nouvel établissement.

Cette fille est complètement timbrée…

Il resta immobile la regardant d’un air blasé, comme s’il n’en croyait pas ses yeux. Il avait presque oublié à quelle point la Neko était fofolle. Elle le tira par la main, leur fuite commençait donc ici.

Mais… J’adore ça !

Commença alors une course effrénée dans le couloir pour filer vite de l’endroit du crime. Mais ce parcours hasardeux fut vite barré par un professeur, Hika sentit Inari lâcher sa main. Elle semblait désemparée, elle abandonnait si facilement ? Hikaru continua à courir, hurlant comme un fou :

« Vite Y’a le feu !!! »

Il prit un air affolé pour disons s’innocenter, mais le professeur semblait perplexe, il attrapa notre jeune homme par le tee-shirt et dit :

« Mais calmez vous enfin ! »

Hikaru tira d’un coup sec, se libérant de l’emprise du corps enseignant, s’échappant des griffes se l’autorité présente. Et continuant son évasion en criant comme un attardé dans le couloir. Avec cette diversion, Inari avait sûrement pu filer elle aussi, mais il ne prit pas le temps de s’en assurer, courant le plus vite qu’il put, filant en vitesse pour ne pas se faire rattraper par encore une mauvaise rencontre… Tournant au hasard dans les couloirs, qui commençaient d’ailleurs à se remplir d’élèves qui sortaient de cours… Il s’arrêta contre un mur, regardant les flux d’étudiants…

Merde elle est passée où ?

Le prof fut duper par une diversion d’Hikaru. Cela rassura la neko. Il hurla sans aucune retenu , exprimant une peur fictive quant à un potentiel feu. Il était bon acteur. Il fallait l’avouer. En tout cas, le prof semblait avoir oublié Inari. Pendant le moment où il sermonnait son ami, la demoiselle passa dans son dos discrètement, à patte de velours. Finalement le garçon s’extirpa des griffe du féroce professeur pour commencer une course effrénée. Sa voix continuait à signaler de façon aléatoires l’existence de l’incendie. Inari lâcha un rire en commençant à courir à la poursuite de cet adolescent que n’importe qui croirait fou. Il cheminait dans le couloir à une vitesse fulgurante. Tellement qu’il parvint à perdre la jeune Otaru.

Où Est-ce qu’il court comme ça ?!

Il tourna à gauche. Quelques secondes plus tard, Inari arrive à cette intersection et pris la même direction afin de tomber dans … un bain de foule ! Les cris s’arrêtèrent. Tout comme les pas perdues de la neko. Impossible de le voir. Pas même en se mettant sur la pointe des pieds. Inari essaya donc autre chose. Elle ferma un instant les yeux et se concentra sur l’odeur de son ami. Elle amena sa main qui avait empoigné celle d’Hikaru quelques minutes avant. Ce repère lui permit de le localiser. Il était proche ! La demoiselle rouvrit les yeux et se tourna vers la droite. Elle fit quelques pas et tomba nez à nez avec lui. Son flair ne l’avait pas trompée.

« Ne cours pas aussi … vite … »

Inari dit ces quelques mots , essoufflée et dans le brouhaha , difficile de se comprendre. En y repensant, elle se demandait pourquoi Hikaru était ici. À sa connaissance il était un humain normal. Pas un hybride comme elle. La foule leur avait permit de fuir leur connerie . Mais maintenant , impossible de parler calmement . En quelques gestes, la jeune Otaru demanda à son ami s’il ne voulait pas continuer pour trouver un coin plus calme. Elle mit une main paume vers le ciel et y fit marcher sa deuxième main avec son index et son majeur. « marcher » pas difficile à comprendre. En suite , elle montra Hikaru du doigts, puis elle. « nous ». Enfin , elle montra ses oreilles en grimaçant d’un air de dire « j’entends rien ». Allait-il comprendre , ou pas ?

Un frisson parcouru la neko, hérissant les poils de sa queue. Une présence canine dans le coin. Elle se retourna, un expression surprise et sérieuse sur le visage. Derrière elle passait un garçon ténébreux et froid. Qu’était-il exactement ? Représentait-il une menace ? Une fois qu’il fut éloigné, Inari se retourna vers Hikaru , serrant les poings. Ses griffes étaient sorties un cour instant. Les oreilles de la jeune Otaru se redressèrent et elle fit un sourire qui se voulut rassurant, signifiant peut être un « c’est rien ».

Il y a tout de même des êtres menaçants ici … Un loup garou peut être ? Je me méfierai à l’avenir.

Un peu de joie s’était éteinte après cet aperçu effrayant. Mais Inari reprit du poil de la bête et rit de plus belle en faisant tomber l’extincteur fixé au mur dans le but qu’il crache sa fumée blanche. Sa course reprit, dans une direction hasardeuse. Mais la neko gardait une allure raisonnable afin que son ami puisse la suivre.

Les visages défilaient devant Hika, il y avait un sacré brouhaha dans le couloirs, les élèves allaient en direction de la cour, normale, avec l’alarme incendie… Les profs avaient l’air énervés, et oui, quelques minutes de tortures en moins, quel dommage ! Hika rigolait intérieurement. Puis parmi les visages inconnus, celui d’Inari apparu. Un sourire se dessina sur le visage de l’humain qui se mit à marcher dans la foule avec elle. La féline parlait mais impossible d’entendre quoi que ce soit, Hikaru fit une grimace indiquant qu’il comprenait rien du tout.

Elle opta finalement pour le langage des signes. Il comprit qu’elle voulait qu’il s’éloigne de la foule. Il acquiesça d’un signe de tête. Il voulu prendre sa main mais elle n’était plus là… ? Il entendit alors un bruit anormal, une sorte de souffle, semblable à de la crème chantilly quelque part… Quand il regarda derrière lui il vit un nuage blanc englober une partie du couloir et la silhouette de la féline qui repartait dans une course effrénée… Il la poursuivit.

Non mais c’est pas vrai elle tient pas en place !

Il la rattrapa et ils arrivèrent finalement dans un couloir peu emprunté par les élèves. En effet il menait au dortoir par un petit escalier mais généralement les étudiants descendait par un autre escalier plus grand. En clair ils étaient tranquilles :

« Inari ! T’es folle ! Arrête toi deux secondes ! Va pas te faire virer dès ton arrivée »

Voilà qu’il lui faisait la morale ? Bah oui encore son coté fraternel qui faisait surface, il s’inquiétait pour elle rien de plus. Mais il s’était tout de même bien amusé dans tout ce vacarme. Elle commençait comme ça, il avait du mal à imaginer ce que ça donnerait dans quelques mois ! Mais le plus inquiétant était qu’elle enchaînait les conneries et les prises de risques sans se soucier des conséquences. Enfin il était mal placé pour parler le casse cou ! Mais ça il se garda de le faire remarquer. Il soupira tout en s’asseyant dans les marches de l’escalier :

« Quelle arrivée.. Pffou… Riches en émotions… »

Leur course les mena tout deux dans un couloir peu fréquenté. Voilà un lieu parfait pour terminer leur conversation. À peine immobile, Inari se fit sermonner. Elle baissa les oreilles et fit une mine triste. Il avait raison. Ce rôle de grand frère lui allait vraiment bien. C’Est-ce que se disait la jeune neko, ne prêtant pas vraiment attention à ces dires. Mais lorsque ses lèvres finirent d’articuler, la demoiselle hocha la tête affirmativement , en fermant les yeux, l’air de dire qu’elle avait tout compris. En gros , d’après ce qu’elle avait entendu, il fallait qu’elle arrête ces conneries. C’est vrai qu’elle y avait été un peu vite , mais c’était trop tentant. La découverte de Hikaru , ici , l’avait vraiment stimulée à faire se genre d’âneries.

Hikaru s’installa dans les marches du petit escaliers. Inari alla donc s’asseoir sur la rampe de celui-ci. Cela faisait comme un rebord de fenêtre. La place était amplement suffisante pour qu’elle puisse y poser ses fesses. Les pieds de la demoiselle se balançaient tranquillement tant dis que sa queue féline caressait l‘air avec velouté dans son dos. Les oreilles de la neko se redressèrent lorsque son ami reprit la parole.

« C’est le moindre qu’on puisse dire ! »

Une question continuait de trotter dans la tête de la jeune Otaru. Qui était réellement son ami pour être ici ? De son côté il savait qu’elle était particulière. Mais Inari , jamais ne l’avait entendu dire être spéciale, en tout cas , assez pour venir ici. Mais peut être n’avait-il rien d’anormal. Curieuse d’avoir une réponse, l’adolescente se pencha en avant, vers Hikaru et souleva quelques mèches de ses cheveux. Des oreilles normales. Ni pointues, ni poilues.

Mais qu’est-ce qu’il cache ???

La queue d’Inari fouetta l’air plus vivement. Sa main soulevait mèche après mèche la tignasse d’Hikaru. Comme un chat jouant avec une souris, la pensionnaire inspectait son ami , restant silencieuse. La neko descendit de son perchoir pour s’accroupir au bord des marches, juste devant son ami. Là , elle tira les joues du garçon pour dévoiler ses dents. Une belle dentition. Pas de canines pointues. Au bout de quelques instants, elle se redressa et soupira. Déclarant forfait, l’adolescente soupira :

« Bon , pourquoi es-tu venu dans ce pensionnat précisément ? Je sais que tu es humain, enfin je pense… Mais ici il n’ y a que des personne « bizarre » comme moi … Alors ? »

Ce « alors » prononcé, Inari se figea, fixant intensément son ami. La vérité, la vérité ! Elle la traquait sans relâche. Elle ne bougea pas, et ne bougera pas tant qu’elle n’aura pas de réponse. L’air suspicieuse, Inari attendait.