« I am finally free. Or not ? » [Libre]

Messages : 44 Date d'inscription : 17/03/2010

Marcher. Encore et toujours. Pourrais-je un jour arrêter de marcher sans but précis ? Mettre un pied devant l'autre, sans savoir ce que donnera le futur ou si je vais dans la bonne direction ? Personne ne sait ce que lui réserve le futur. Ou alors, sont-ils devins ou magiciens ? La magie est-elle une chose qui existe vraiment ou est-ce que tout cela n'est qu'un mirage, une illusion ? Un colosse aux pieds d'argile ? Un vaste empire qui pourrait sombrer dans la folie à tout moment ? Personne ne le sait non plus. Trop de questions demeurent sans réponse car la vérité est tellement inaccessible. Inabordable, insaisissable. Quelqu'un connaît-il toute la vérité ? Un surhomme ou même une divinité.

En attendant, la seule chose que je voyais au bout du chemin était... Toujours le chemin, comme s'il n'allait jamais s'arrêter. Être un fantôme a parfois des avantages, car je ne ressentais pas la fatigue qu'un simple homme aurait pu ressentir. Un humain ordinaire sentirait une forte douleur dans ses muscles qui le tireraient et il lui serait donc impossible de marcher sans ressentir cette terrible souffrance. Alors que quand tu es un spectre, tu ne ressens plus la douleur, tout s'est envolé... Et tu te demandes même parfois si tu as encore des sentiments, tellement tu peux être froid et insensible dans certains moments.

Pourrais-je discerner un bâtiment au loin avant d'avoir fait le tour du monde ? Actuellement, je ne voyais rien à l'horizon, même pas un panneau qui puisse m'indiquer où j'avais bien pu atterir, aucune information et je me voyais perdu. Il ne fallait pas abandonner si tôt. Je me mis à courir de toute mes forces et quand je releva la tête, il n'y avait toujours rien. Pourquoi était-ce si cruel cette arrivée vers la fameuse pension ? Je portais une lourde valise en cuir blanc avec des lanières marron. Elle devait bien peser 5 kilos, voire plus. Comment une personne normale aurait-elle pu venir à pied depuis la plage avec une si lourde malle ? C'était incensé !

Je ralentis le pas. C'était tellement long. Y avait-il une fin à ce prolixe chemin de terre ? Bizarrement, j'avais sommeil, très sommeil. Enfin, bizarrement c'était vite dit, vu que c'était tout à fait normal après avoir fait tout ce chemin. Je n'avais pourtant pas envie de m'arrêter au pied d'un arbre feuillu. Paradoxalement, bien que la saison qui prend place actuellement était l'hiver, les arbres verdoyaient au soleil. Je me rendis compte d'une chose. Est-ce que je rêvai ? Etait-ce la raison pour laquelle je n'arrivait pas au bout du chemin ?

J'avais parlé trop vite, car lorsque je leva la tête, je vis au loin un bâtiment qui avait des faux airs de château. Enfin. J'arrivai bientôt dans ma nouvelle maison. Pris d'une violente joie, je me mis à courir vers les grandes portes de l'internat. Je ne pensai plus au temps que j'avais passé à marcher vers un but que je ne connaissais pas encore. Je voyais la pension qui se rapprochait de plus en plus de moi, quand tout à coup, je me trouvais devant la porte, sans me rendre compte des minutes qui s'étaient écoulées entre ces deux actions.

Seulement, une fois devant la porte je ne savais plus que faire. Je ne voulais pas attirer l'attention. Attendant 5 minutes devant cette grande entrée, je me décida enfin à pousser la poignée et à rentrer discrètement. Je referma délicatement la porte derrière moi et j'arrivais enfin dans une sorte de cour où il n'y avait personne. Je pouvais enfin être seul. Je me mis encore à marcher, cette fois-ci j'avais déroulé les petites roues qui étaient dissimulées sous ma valise. J'avançai sans savoir vers où j'allai.

En réalité, j'étais au même niveau qu'au point de départ. Toujours à marcher vers l'inconnu.

« I am finally free. Or not ? »

Ami dévalait les escaliers de la Pension, de son pas, puissant, et pourtant léger et discret, en direction du grand hall. Aujourd'hui, elle était de bonne humeur. Pourquoi, elle ne savait pas, mais peu importe. Ce matin, ce matin d'automne, il faisait beau, et presque chaud. C'était peut-être ça qui la rendait si joyeuse... Pourtant, elle aimait bien l'automne. Elle aimait l'odeur de la pluie matinale qui nettoie tout, l'odeur des feuilles qui tombent, les bruissements des arbres qui semble se parler... Mais aujourd'hui, tout était différent. Elle avait envie de profiter du soleil, qui tapait contre les fenêtres de la Pension. Elle marchait donc rapidement, ou courait, presque, vers le hall. Mais en arrivant en bas de ces escaliers vertigineux, elle s'arrêta subitement.
Elle s'immobilisa, et dressa ses oreilles de loup sur sa tête, humant l'air. Sa main pâle était resté posé sur la rampe. Sa tunique flottante bleu nuit se reposa légèrement sur ses collants noirs et cessa de s'agiter. Enfin, elle ferma les yeux, cherchant, avant de se montrer, a qui pouvait bien appartenir cette "odeur" si particulière. Car, oui, elle sentait une présence. Enfin, une présence... C'était différent de ça. C'était un peu moins, et un peu plus à la fois. Elle se remit alors en marche, beaucoup plus lentement, et arriva jusqu'au bas des escaliers. Enfin, elle l'aperçut. C'était une jeune fille. Aux cheveux bruns délavés, coupés au carré, avec une frange. Aux yeux fins, et au visage rond. Ses vêtements étaient classiques. Jean et tunique. Elle portait, ou plutôt roulait une grande valise. C'était bien cela, une nouvelle arrivante. Ami s'approcha d'un peu plus près. Jusqu'a murmurer quelques mots à l'intention de la fille :

Bonjour...

Je dis bien murmurer, car Ami était toujours en grande observation. C'était bizarre. La jeune fille, qui en était pourtant bien une, vu son physique (à part son absence de poitrine, mais ca ne prouvait absolument rien), mais dégageait une aura plus... Viril, plus masculine. Sûrement juste une fille un peu garçon manqué... Et elle émettait aussi une lumière autour d'elle, très faible, mais qui était bien là... On aurait dit... Un fantôme. Oui, c'était bien possible... Ami n'en avait jamais vu auparavant, mais connaissait leur existence... Elle décida de faire comme si de rien n'était, et de ne pas dévoiler ses doutes. Alors, elle attendit juste la réponse de la jeune fille (?) revenante (?).