Combien de minutes s'étaient écoulées depuis que Meïko regardait fixement le calendrier ? Une, deux, ou plus ? 25 décembre ... Jour de Noël. En lisant la date du jour, Meïko était restée plongée dans ses pensées, immobile comme une statue, une tasse de thé à la main. Elle s'était re-passée en entier son dernier Noël dans la tête, avait songé au cadeau que sa mère avait fait joindre par la poste, son dernier appel téléphonique avec elle, ou elle s'était excusée de ne pas pouvoir l'acceuillir pour Noël, à cause de la précense des petits cousins à la maison. Ses parents passeraient donc le 27 à la pension.
Et puis subitement, elle posa sa tasse sur la table. Elle se retourna vivement, comme soudain déterminée. Il était hors de question qu'elle passe Noël seule , oui, hors de question. La pension était vaste, il y avait largement de quoi s'occuper. Pourquoi passer Noël à se tourner les pouces ? Elle se brossa alors les dents, se coiffa, se maquilla. Il devait être environ 10h30. Ne sachant pas trop quoi mettre, elle opta pour le cadeau de sa mère, une robe toute en laine noire, très design. Pas trop le genre de la rouquine, mais après tout pourquoi pas ? Oui, c'est habillé ainsi que Meïko s'en alla dans les couloirs. Devait-elle voir Ami, Ito ou .. Maiya ? Ou Arimi ? Ah non, pas Arimi. Mais ces filles avaient-elles vraiment envie de passer les fêtes avec elle ?
Ses pas finirent par la mener dans la véranda. C'était un des nombreux endroits de la pension à posséder un arbre de Noël bien décoré et rempli, il y en avait un peu partout, ainsi que des banderoles 'Joyeux Noël'. Meïko aimait bien la véranda, elle n'était pas très grande, mais confortable, avec de bons fauteuils. Un peu lasse, Meïko s'assit sur un canapé, face au sapin illuminé. Elle tenait dans sa main un sac, et dans son sac, quelques cadeaux de Noël. Elle en avait acheté pour les gens qu'elle connaissait, mais sans grande conviction, n'étant même pas sûre de les donner. Elle avait de l'argent à dépenser. Une boîte à musique pour Ami, des oucles d'oreilles pour Ito, un livre pour Maiya. Elle avait ensuite pris des cadeaux en vrac. Un assortiment de stylo multicolores, un DVD d'un vieux film réédité, une bague fantaisie, et même une agrapheuse. Elle les avait tous emballés, juste parce que c'était amusant, mais absolument pas pour les offrir. Elle s'était même dit qu'elle se les offrirait à elle même.

Un long soupir, Meïko fit gigoter son sac rempli de merveilles. Elle se dit que ça ne servait à rien finalement d'être sortie de sa chambre. Elle se leva, et s'apprêta à partir. Mais avant, une dernière chose. Elle disposa un à un tous les cadeaux au pied de l'arbre. De toute façon, à quoi bon les garder, et puis un sapin sans cadeaux, c'est bien triste.

Ah quelle belle journée n'est-ce pas? Bientôt Noël! Et oui, le mois de Décembre était le mois que Yoru adorait le plus. Plus s'approchait le mois de Février, plus il avait mal au cœur. Le voilà mort depuis plus de 9 mois maintenant. Mais bon, il était mieux mort que vivant. Au moins, ça lui évitait de se recevoir tous ces pigeons qui l'attaquaient dans la rue... et qu'il mangeait évidemment. Un chat et un oiseau... cela ne fait pas la paire. En tout cas, le jeune homme était en train de se promener dans la ville avec une boîte de biscuits pour chat, quand il vit de belles guirlandes abandonnés dans un carton. Ils étaient encore en très bon état. Pourquoi jeter des objets qui doivent coûter chers alors qu'ils sont encore neufs? Dire que des gens pauvres ne peuvent même pas s'en payer pour fêter Noël. Il pensa là à la véranda. C'était vrai qu'il y en avait une dans le pensionnat, pourquoi ne pas décorer le sapin? En tout cas, le neko posa dans le carton sa boite à biscuit avant de le prendre et de partir avec, direction le pensionnat.

Enfin arrivé là-bas, il vit une jeune fille sur un des fauteuils. Mince alors, lui qui était à présent invisible.. Mais bon, pas grave, il allait quand même s'amuser. Et oui, il s'éclata à passer devant la demoiselle alors qu'il savait très bien que le carton était visible, bien que lui ne l'était pas. Du coup, elle voyait certainement quoi? Un carton voler dans les airs. Puis, Yoru posa le carton au pied de l'inconnue avant de prendre un guirlande et la faire "voler" vers elle, avant de prendre le bout et de le remuer vers le nez de la demoiselle. Et oui, il lui faisait des chatouilles tout en faisant des "youhoouu" et des "guilli guilli..".En plus il était pendant ce temps invisible. Puis, il décida de se retourner vers la sapin, mais manque de pot, il se prend le pied dans le carton et s'éclate par terre avec un gros "schboum!". Le jeune homme essaya de se relever, mais retomba. Et oui, malheureusement, ses pieds s'étaient emmêlés aux guirlandes. Il essaya de les dénouer en faisant du n'importe quoi, du coups, à la fin, il se retrouve complètement perdu en plain milieu des guirlandes, devenant de plus en plus visible petit à petit. Il s'était ligoté lui-même en gros. Il tourna ensuite la tête vers l'inconnue, se rendant compte qu'elle le voyait cette fois-ci, avec une queue et des oreilles de chat.

"Euh... bonjour?"

Si jamais elle n'avait pas aimer les chatouilles qu'il lui avait fait, ainsi que sa blague, il risquait certainement de se recevoir un bon coup de pied dans le ventre.. surtout que là, il s'était matérialisé...

A peine Meïko s'était-elle réassit sur le fauteuil, qu'elle sentit comme une étrange présence. Elle regarda ses cadeaux, puis leva la tête. Mais la véranda semblait déserte, à l'exception d'un carton posé au sol. Mais... ce carton n'était pas là il y a une seconde ! Meïko le suivit des yeux, intriguée, car il commença à se soulever, à remuer. Le carton volant passa devant son nez comme par magie, comme s'il se baladait tranquillement. En une seconde, la jeune fille se leva et émit un hoquet de surprise. Elle était sur la défensive, sans quitter le carton des yeux. Elle se retourna, inspecta la véranda, mais non rien, rien, c'était vide ! On put alors lire la peur sur son visage, en particulier lorsque que, du carton, sorti une guirlande dorée. Le carton tomba à ses pieds, ce qui la fit reculer d'un pas vif, et tomber sur le fauteuil. La guirlande de Noël avait l'air d'un serpent que l'on était en train de charmer. Elle ondulait dans l'air, et il sembla à Meïko qu'elle était en train de lui parler. Elle lui disait des 'Guilli' ou tentait de l'appeler avec des :'youhouuuu'. La pauvre donnait des coups dans l'air, en essayant de la saisir pour la faire stopper, mais la guirlande lui glissait entre les mains ! Terrifiée, Meïko sauta vers le sapin. Elle rougissait de honte et de peur. Entre ses dents glissaient quelques sons comme : 'AH !' ou 'Qui êtes vous ?!' mais c'était à peine audible, tant elle était bloquée par cette peur étrange. Bien sûr, la jeune fille savait que Shiinu renfermait des choses étranges, mais jamais elle n'avait vu ça, et n'avait aucune idée de ce que c'était.
Et puis la guirlande cessa de l'embêter, et se dirigea vers le sapin, comme si elle allait s'y poser tranquillement. Mais elle tomba au sol dans un gros bruit sourd. Meïko sursauta, regarda encore une fois autour d'elle, mais le bruit venait bel et bien de la guirlande.

Elle s'approcha doucement, et ne crut pas trop ce qu'elle voyait. peu à peu, un corps se dessina entre la guirlande. Un corps de jeune homme, un peu plus âgé qu'elle, des yeux, un nez, une bouche, qui apparurent progressivement. Et puis, elle remarqua sur son crâne des oreilles de chats, et sur ses fesses une queue de félin. Le jeune homme qui était ainsi couché, emmêlé dans sa guirlande, adressa à Meïko un sourire gêné.

"Euh... bonjour?"

Meïko ne répondit pas tout de suite, un peu interloquée. C'était un neko mais alors . . . Pourquoi était-il invisible la seconde d'avant ?
Elle se ressaisit et rougit de plus bel, faisant un vif pas en arrière. Elle serra les poings, toujours méfiante.

-C'est vous qui... qui... Qui ETES VOUS ?! lança t-elle avec un peu de rage.

Yoru s'attendait à un coup de pied de la part de la jeune fille, ou bien à ce qu'elle lui tire les oreilles, ou qu'elle lui écrase la queue. Mais il ne s'en inquiétait guère de cela. Et oui, ses instincts de chat lui avait reprit le dessus. Pour lui, les guirlandes étaient devenus comme de la laine. Ainsi, il s'amusa avec, en y mordillant et en y faisant du n'importe quoi avec, empirant alors sa situation. Il ne vit même pas sa victime s'approcher de lui. Quand il la regarda, elle avait l'air un peu.. dans ses pensées. Mais elle se ressaisit d'un coup, vira au rouge et fit un pas en arrière, très vif. Il regarda la mains de la demoiselle. Elle serrait les poings. Avait-il trop exagéré quand il l'avait embêter? Sûrement. En tout cas, le jeune homme l'entendit dire:

"C'est vous qui... qui... Qui ETES VOUS?!"

Elle avait lancer cela avec un peu de rage, ce qui fit sourire Yoru. Et oui, il allait vraiment se faire frapper. Mais bon, il pouvait quand même se dématérialiser non? Il fallait mieux faire ça que se recevoir des coups. Le jeune homme laissa échapper un petit soupire. Qu'est-ce qu'il fallait dire dans ces cas-là? Qu'il s'appelait Gasper et qu'il venait la hanter? Non, quand même pas. Il essaya de se relever, mais retomba direct avant de laisser échapper un "outch". Puis, il regarda la demoiselle avant de répondre:

"Je suis Yoru Tomoko, ravi de vous rencontrez Mademoiselle. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas méchant. Je suis juste un neko mort il y a quelques mois, mais je ne viens pas vous hanter. J'avais juste envie de vous taquiner un peu... Désolé si ça vous a vexé..."

Puis, il remarqua quelque chose. Il ne se gêna pas de le dire:

"Et je vous ai dit bonjour! Vous devez faire de même! Malpolie va! Ah les jeunes de nos jours! Tous d'une impolitesse..."

Il avait 17 ans, quand il est mort, et il a toujours cet âge, mais bon. Il avait un grain dans la cervelle. Mais bon, il essaya de se délivrer, mais en vain. Il devait trouver une solution pour pouvoir être libre. Mais puisque lui n'arrivait pas à enlever ses satanées guirlandes, alors peut-être que la tomate qui serrait ses poings pouvait le faire! Le jeune neko regarda ensuite les yeux de l'inconnue en lui faisant les yeux doux, comme ceux du Chat Potté dans Schreck avant de lui demander avec un large sourire:

"Dites Mademoiselle, pouvez-vous m'ôter ceci? J'ai l'impression d'être une larve avec ça, et je ne vais pas ramper comme une larve pour pouvoir aller en cour."

Sur ce, il s'amusa à ramper, et cela l'amusait. Il s'imaginait bien les professeurs le voir ainsi, tirant des têtes dignes d'être prises en photo et d'être publié à la presse. Tiens, y avait-il un journal dans ce pensionnat? Il devrait essayer d'en faire parti et de faire cela, histoire à ce que les élèves rient un bon coup avant d'entrer en classe de mathématique ou de Géographie.

Devant la colère de Meïko, l'inconnu fut d'un calme plat. Il sourit avec moquerie, mais ne répondit rien. Il se tortillait comme un poisson, enfermé dans sa guirlande. Il essayait de se relever, mais retombait lamentablement. Puis le neko au pouvoir étrange soupira, tandis que Meïko restait droite comme un bâton, en attendant un peu plus d'explications. Et même lorsqu'il se décida enfin à lui répondre, sa réponse fut d'un ton nonchalant.

"Je suis Yoru Tomoko, ravi de vous rencontrez Mademoiselle. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas méchant. Je suis juste un neko mort il y a quelques mois, mais je ne viens pas vous hanter. J'avais juste envie de vous taquiner un peu... Désolé si ça vous a vexé..."

Meïko fut encore plus surprise. Le jeune homme était ... mort ! C'était un fantôme, un fantôme de neko. Meïko voyait un fantôme. Il n'y avait, il faut l'avouer, rien de rassurant. Mais il ne semblait pour autant pas méchant, peut être un peu blasé, c'est tout. En fait, la jeune rousse allait prendre en pitié le jeune homme, il faut dire qu'il avait clairement besoin d'aide, entortillé ainsi. Son visage se radoucit, et elle voulut ouvrir la bouche, pour assurer qu'elle allait aider ce pauvre Yoru, car c'était dans la nature de la jeune fille de ne pas laisser quelqu'un dans une situation comme celle ci. Alors qu'elle commençait à lui sourire, il lui coupa vivement la parole.

"Et je vous ai dit bonjour! Vous devez faire de même! Malpolie va! Ah les jeunes de nos jours! Tous d'une impolitesse..." lança t-il d'un ton dédaigneux.

Meïko se raidit. Elle sentit une sorte de colère montée en elle. Et je peux garantir que ça faisait très longtemps qu'elle n'avait pas été ainsi en colère contre quelqu'un. Mais pour qui se prenait-il, franchement ? C'était un gamin, même s'il était mort de puis longtemps. Elle l'eut l'envie de lui donner un bon coup de pied bien placé sur le visage, mais se retint. Le fameux Yoru avait soudain pris un air suppliant et implorant. Ah il était lunatique en plus ? Il espérait sincèrement qu'après la remarque hautaine qu'il venait de placer, elle allait l'aider. Il s'était emmêler tout seul !

"...J'ai l'impression d'être une larve avec ça, et je ne vais pas ramper comme une larve pour pouvoir aller en cour." ajouta t-il après l'avoir suppliée.

En cours , Mais il vivait sur quel planète celui là ? En cours pendant les vacances ? Le jour de Noël, un fantôme Neko particulièrement désagréable qui venait pour l'embêter ?!
Meïko soupira, ravala sa salive, et tenta de contenir sa colère.

-Pour qui vous prenez vous ? lui dit-elle tout à fait calmement d'un ton aussi supérieur qu'il avait employé précédemment. Vous croyez vraiment qu'avec ce que vous venez de dire, je vais vous aider ?

Elle soupira, et saisit une autre guirlande dans le carton qu'il venait d'amener. Intérieurement, elle se réjouissait d'avoir gardé son self contrôle, se félicitait même. Elle tourna les talons, la guirlande en main, vers un autre côté du sapin, où elle la posa lentement sur quelques brins. Elle en se préoccupait guère de ce que pouvait fabriquer Yoru. Pour l'enfoncer même encore plus, elle ajouta ceci :

-Ah, et je vous déconseille d'aller en cours. Enfin, vous pouvez toujours y aller, mais trouverez certainement les salles vides.

Yoru regarda la jeune demoiselle qui était en face de lui. Elle était devenue rouge, cela étant certainement à cause de la colère. Quelque chose lui disait de regarder les poings de la jeune rouquine, et bien sûr, c'est ce qu'il fit. Elle les serrait bien fort, comme si elle allait lui donner un bon coup de poing dans la face du neko qui ne pût s'empêcher de laisser afficher son sourire narquois. Elle était prête à le frapper, n'est-ce pas? Qu'elle le frappe! Il s'en fichait carrément! Pour un bleu ou deux, il n'allait pas en mourir! La demoiselle enfin répondit:

"Pour qui vous prenez vous? Vous croyez vraiment qu'avec ce que vous venez de dire, je vais vous aider?"

Elle avait utiliser un ton aussi supérieur que celui qu'il avait
employé tout-à-l'heure, sans le vouloir. Puis elle donna un conseil et
semblait même en être amusé. Elle voulait le vexer? Elle avait en tout
cas échoué. Rien ne vexait le jeune homme qui laissa échapper un
soupire puis un petit rire amusé. En effet, il trouvait ça marrant
qu'on lui pose cette question qu'on lui avait tant poser. Et bien sûr, c'était une question quelque peu idiote. Et puis, elle
ne voulait pas le délivrer? C'était comme elle le voulait, Yoru s'en
fichait de devoir se débrouiller seul, de toute façon, il était
autonome. Ainsi, tout en essayant de se délivrer, il répondit:


"Bien, pour qui je me prends? Pour moi-même voyons! Je suis Yoru, et je me prends pour Yoru! Voilà! Elle te plait ma réponse? Et puis si tu ne veux pas m'aider, c'est comme tu veux. Tu sais, je ne te force pas à m'aider. Et tu sais, tu aurai pus me dire que tu ne veux pas m'aider gentillement."

Sur ce, il laissa échapper un "aha!" en s'apercevant qu'il avait réussit à délivrer ses bras. Au bout de quelques minutes, il se remit debout sans problèmes, à présent libre et les guirlandes à ses pieds. Il s'étira puis avança vers la demoiselle. Etant plus grand qu'elle, il se pencha pour mettre son visage en face du sien et de mettre ses mains sur ses épaules.

"Donc, je crois que c'est à moi de poser des questions à présent. Là, j'ai été gentil d'avoir dis mon nom, et si tu disais le tiens?"

Puis, il la lâcha avant de prendre une guirlande et la poser sur un sapin. Puis, il regarda la demoiselle avant de lui adresser un sourire, peut-être un peu plus serein.